Histoire du sel : Moyen Age Modes de production

L'amélioration des techniques d'extraction

À partir du Moyen Âge, la technique d'extraction de l'eau des puits salés s'améliore. L'eau est sortie du puits à l'aide d'une fourche à balancier, la fourca, dotée de bras inégaux et d'une tige de bois terminée par un crochet auquel on attache un seau. Un mouvement de bascule permet d'atteindre l'eau et de remonter le seau rempli. Mais cette technique fort ancienne est peu productive. L'ensemble de ce système technique, appelé galgo ou griau ou encore cigogne, est abandonné dans les salines lorraines au début du XVe siècle et en Franche-Comté dans la première moitié du XVe siècle. Le système est amélioré, surtout grâce à la multiplication des engrenages qui permettent de démultiplier les forces et les distances. C'est désormais une roue faisant tourner une chaîne sans fin équipée de godets qui extrait l'eau des puits. On appelle ce dispositif patenôtre à Salins (Jura), paternoster à Reichenhall (Allemagne). Mais c'est encore à la force humaine que l'on recourt pour actionner l'ensemble. Sortie du puits, l'eau salée est ensuite dirigée vers les bâtiments de fabrication du sel par des conduites de bois ou des canaux. Là se trouvent les poêles à sel posées sur des foyers, qui servent à évaporer la saumure que l'on appelle la muire.

Le saviez-vous ?

Salines

Au Moyen Âge, on désigne les marais salants sous le terme de « salines ». Le verbe saliner désigne l'action de produire du sel, le salineur ou salinier est un fabricant de sel ou, dans le Midi, un marchand de sel. C'est à partir du XVe siècle que le mot « salin » désigne à la fois le magasin de sel et le marais salant (d'après M. Lachiver, Dictionnaire du monde rural, Paris, 1997).

Poêle

Au Moyen Âge, les poêles à sel sont dénommées patella, pelle, paelle, panna, sartago, ineum (de aenum, « chaudière de cuivre »). Les appellations sont nombreuses d'une région à l'autre

La dernière poêle à sel

À Salins-les-Bains (Jura), la dernière poêle à sel, installée à la fin du XIXe siècle, a fonctionné jusqu'en 1962, date de fermeture du site. Le site a été classé par l'Unesco et un projet de réhabilitation a vu le jour. Pour restaurer la poêle à sel conservée in situ, il a fallu faire un diagnostic précis de son état physique et chimique, avant d'entreprendre le nettoyage, la consolidation et la préservation de l'objet dans sa structure support, qui a aussi été réparée. Ce travail s'est étalé sur plusieurs années.

Muire

La muire désigne l'eau salée que l'on tire du puits pour en extraire le sel. Dans les salines, le terme désigne l'eau saturée de sel, obtenue après évaporation.