Le fermoir d'aumonière

Ces fermoirs d’aumônière, constitués d'un cloisonné en or, avec sertissage de grenats et de verreries, sont ce qui reste des sacoches en cuir que les défunts, (l’homme âgée pour le fermoir 1 et le jeune guerrier pour le fermoir 2), portaient attachés à la ceinture, afin d’y ranger des objets utilitaires. Chacune a été retrouvée dans le dos du défunt, la partie décorée tournée vers le fond de la fosse. Les extrémités recourbées des fermoirs représentent des têtes de chevaux dont les yeux sont figurés par du verre bleu et les narines par du verre vert. Ces têtes regardaient vers le haut du corps du défunt tandis que le contenu se trouvait sous le fermoir, en direction des pieds. Le fermoir semble donc placé à l’envers par rapport au sens de lecture habituel.
Les aumônières étaient en cuir de veau, un matériau souple et fin, permettant une mise en forme facile, ainsi qu’une chevauchée et des déplacements aisés pour son propriétaire. La fixation du cuir sur le fermoir devait se faire par couture. L’aumônière devait être fermée au moyen d’une lanière en cuir, cousue à l’arrière de la sacoche et passant dans la boucle du fermoir. En revanche, l’aspect de la partie arrière de l’aumônière reste inconnu. L’aumônière du jeune guerrier (sép. 11) contenait un couteau. Celle de l’homme plus âgé (sép. 13), contenait une pince à épiler en bronze, des forces en fer et un fermoir en fer usagé. Ces objets avaient été liés au moyen d’une cordelette.
Si la richesse et le décor des fermoirs des aumônières de Saint-Dizier sont exceptionnels, leur contenu ne déroge pas de ce qui a été maintes fois constaté dans les nécropoles : présence d’objets usuels (forces, pince à épiler, couteau), voire d’objets usagés comme le fermoir d’aumônière en fer. Les pinces à épiler sont un accessoire courant à l’époque mérovingien, plutôt porté par les hommes. Les forces sont l’ancêtre de nos ciseaux.