Je ne pensais pas qu’à manger !

Je ne pensais pas qu’à manger !

Longtemps considéré comme une créature primitive, Néandertal est désormais reconnu comme un humain à part entière. Les archéologues en ont des preuves.

Les capacités pour parler

Sur le plan anatomique, Néandertal disposait de tous les éléments pour produire un langage articulé : aires de Broca (production du langage organisé) et de Wernicke (compréhension des mots parlés) dans le cerveau, position basse du pharynx (augmentation de la caisse de résonance), présence d’un os hyoïde (maintien de la langue), présence du gène nucléaire impliqué dans le langage… En outre, la complexité des outils produits par les Néandertaliens impliquait une communication élaborée pour assurer la transmission des technologies. 

Des sépultures pour les morts

Une quarantaine de sépultures néandertaliennes sont actuellement connues en Europe et au Proche-Orient. Beaucoup ont été fouillées anciennement, mais d’autres ont bénéficié des moyens modernes d’investigation. Les défunts n’étaient pas abandonnés aux charognards, mais faisaient au contraire l’objet d’attentions variables (creusement d’une fosse, aménagement d’une dalle, couche de cendres, dépôt d’objets…). La pratique de l’inhumation induit des croyances et des rites.

De l’art ?

Les archéologues ont retrouvé sur plusieurs dizaines de sites de la fin du Paléolithique moyen des restes de substances colorantes, suggérant que les Néandertaliens les utilisaient pour produire des peintures corporelles. D’autres sites ont livré des objets naturels remarquables (fossiles, cristaux…) très éloignés de leur contexte géologique naturel, évoquant une collecte intentionnelle. Des dents et des coquillages percés, ou encore des ossements colorés, retrouvés sur des sites du Châtelperronien (période de transition entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur), laissent à penser que Neandertal confectionnait des parures. Enfin, en septembre 2014, des chercheurs anglais, français et espagnols ont mis au jour dans la grotte de Gorham, dans le sud de la péninsule Ibérique, une gravure abstraite formant un croisillon attribuée aux Néandertaliens qui habitaient le site avant 39 000 ans. Selon les scientifiques, cette découverte serait la preuve que l’art n’est pas l’apanage de l’Homme moderne, mais qu’il était déjà pratiqué par Néandertal.