Un chasseur sachant chasser

L’alimentation de Néandertal dépendait des ressources sauvages de son environnement. Ses besoins énergétiques très élevés l’ont conduit à privilégier un régime alimentaire carnivore et à devenir un chasseur exceptionnel.  

Un carnivore…

Néandertalienne et son enfant

Les chercheurs ont observé que la cueillette des végétaux était une activité réservée aux femmes chez les derniers peuples de chasseurs-cueilleurs. En était-il de même chez Neandertal ? L’archéologie ne permet pas de répondre.

Des analyses chimiques effectuées sur des ossements d’hommes de Néandertal ont montré qu’ils étaient des grands mangeurs de viande : leur régime alimentaire s’approchait de celui du loup. L’anatomie de Néandertal nécessitait un apport énergétique important, surtout dans un climat froid : 6 000 kilocalories par jours selon plusieurs chercheurs (contre 2 700 pour un homme avec une activité physique importante de nos jours). Des végétaux (airelles, myrtes, châtaignes, noisettes, glands, champignons, céréales sauvages…) ont été néanmoins à l’occasion consommés. Récemment, une étude des traces d’usure d’outils découverts à Payre (Ardèche) a montré des actions d’écaillage de poissons et de découpe d’oiseaux.

… qui chasse les herbivores

Molaire de rhinocéros des prairies mise au jour sur le site de Caours

Une molaire de rhinocéros des prairies mise au jour sur le site de Caours (Somme), en 2007. Datant de 125 000 ans, ce site a révélé une faune typique des milieux forestiers de climat tempéré.

Les proies des Néandertaliens étaient variées, mais, quelles que soient la région ou la période, ils ont préféré les herbivores aux carnivores. Les grandes espèces grégaires et migratrices, comme les bisons, les chevaux, les rennes, ou les cerfs en période tempérée, semblaient privilégiées. Les gros mammifères (rhinocéros, éléphants, mammouths) étaient également consommés, grâce à la chasse ou à l’exploitation de carcasses d’animaux morts naturellement. Les petits animaux (lièvres, lapins, marmottes…) faisaient partie du menu.

Chasse à l’affût, chasse en battue

Néandertal possédait de remarquables qualités de chasseur : habileté physique (puissance musculaire, grande amplitude dans le mouvement du lancer, adaptation à la course à pied en terrain accidenté), sens de l’organisation (coopération, partage des tâches), parfaite connaissance du milieu naturel et du gibier, maîtrise technique. Des stratégies de chasse variées étaient mises en œuvre, parmi lesquelles l’approche (recherche discrète d’un animal solitaire), l’affût (guet depuis un poste d’observation dans des secteurs fréquentés par les troupeaux) et la battue (rabattage des animaux vers un groupe de chasseurs ou vers un piège, naturel ou construit). Les armes de chasse des Néandertaliens consistaient en épieux en bois, lances, couteaux, massues en bois ou encore bolas (pierres rondes réunies par des liens et destinées à entraver les pattes des animaux).

À (ré)écouter

Découvrez ici l’émission radiophonique diffusée en 2011 dans le « Salon noir » de Vincent Charpentier sur le thème « Poisson ou viande au menu de Néandertal ? ».