Où sont les Gaulois ?

Les Gaulois n’ont pas laissé de grands monuments marquant notre territoire, contrairement aux Romains et à leurs « arènes », arcs de triomphe ou portes de ville. Est-ce à dire qu’ils étaient de piètres constructeurs ? C’est cette conclusion que les savants du XIXe siècle ont tirée, diffusant le cliché de la hutte gauloise faite de branchages. Les progrès des méthodes d’investigation et les grands chantiers d’archéologie préventive ont bouleversé les idées reçues.

Vues du ciel

Dans les années 1970, le développement de l’archéologie aérienne a permis de détecter dans les campagnes une multitude de vestiges gaulois jusqu’alors insoupçonnés. Des fantômes de fossés dessinant des plans de fermes bien différents de ceux des exploitations d’époque romaine, des taches circulaires correspondant à des calages de poteaux ou à des silos à grains, des plans de nécropoles ou de sanctuaires sont alors apparus.

Des traces enfouies

Des traces enfouies

Les trous de poteau sont bien souvent les uniques traces laissées par les bâtiments de terre et de bois de l’époque gauloise, comme ici, sur le site d’une ferme du IIe-Ier siècle avant notre ère à Andilly (Charente-Maritime).

Au sol, les vestiges gaulois sont peu spectaculaires : enfouis ou fortement érodés par les travaux agricoles, ils demandent à être interprétés par la fouille. Car les Gaulois ont essentiellement construit en terre et en bois, des matériaux biodégradables qui n’ont laissé que des traces très fines. Depuis les années 1980, les archéologues savent bien les reconnaître, d’autant que les nombreux projets d’aménagement du territoire leur ont offert l’opportunité d’expertiser un grand nombre de ces vestiges.

Les apports de l'archéologie préventive

L’extension des carrières et la construction d’autoroutes, de voies ferrées, de lotissements ou de zones d’activité peuvent menacer de destruction des sites archéologiques. Depuis 2001, la loi sur l’archéologie préventive prévoit l’intervention des archéologues en préalable aux chantiers d’aménagement, pour effectuer un diagnostic du terrain et, si nécessaire, une fouille. En application de cette loi, l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) a été créé en 2002 pour assurer la détection et l’étude du patrimoine archéologique touché par les travaux d’aménagement du territoire. Des milliers de sites ont ainsi pu être sauvegardés par l’étude et des terroirs, encore totalement inexplorés, ont pu être appréhendés. La mécanisation de l’archéologie a permis des décapages sur de grandes surfaces (souvent plusieurs milliers de mètres carrés), offrant aux archéologues la possibilité de percevoir des territoires dans leur ensemble. Cette moisson d’informations a ainsi renouvelé la connaissance de notre histoire, particulièrement celle des Gaulois. 

Pour aller plus loin

Qu'est-ce que l'archéologie préventive ? Pourquoi fouiller ? Comment fouiller ? Que se passe-t-il après les fouilles ? Ce film court vous invite à découvrir les réponses à ces questions.

L'archéologie préventive en quatre temps