Des villes capitales

Le pouvoir politique d’un peuple gaulois s’exerçait sur un territoire plus ou moins vaste depuis le centre névralgique que représentait leur oppidum principal.

La réunion des fonctions

La réunion des fonctions

Évocation d’une ville gauloise avec ses artisans (ici, un teinturier).

L’oppidum constituait le siège du pouvoir politique et économique. C’est là qu’avaient lieu les assemblées politiques dont les décisions engageaient toute la tribu, que se tenaient les procès, les élections, les votes, ainsi que les grandes fêtes religieuses assurant la cohésion sociale. C’est aussi au sein de leur oppidum qu’était frappée la monnaie d’or, d’argent et de bronze de chaque peuple, à l’iconographie spécifique. De nombreux artisans produisaient une vaste gamme d’objets, vendus lors de foires et de marchés ou échangés à longue distance avec le monde méditerranéen. Les agglomérations les plus importantes regroupaient quelques dizaines de milliers de personnes.

Une organisation rationnelle

Une organisation rationnelle

Monnaie d’argent du Ier siècle avant notre ère figurant un cheval au galop et un S celtique, typiques de l’iconographie gauloise, Bassing (Moselle).

L’espace interne d’un oppidum, qui s’étendait sur plusieurs dizaines d’hectares, était organisé de façon rationnelle en quartiers spécialisés. Les artisans étaient plutôt localisés le long des voies majeures, au débouché des portes de la ville. Au contraire, les riches demeures occupaient préférentiellement le centre. Quant au sanctuaire, il était généralement installé sur un point haut de la ville ou dans un lieu privilégié. Les quartiers d’habitations étaient constitués d’une série de parcelles abritant une maison en terre et en bois, et ses annexes (caves, citernes ou puits, greniers, appentis). Des parcelles non bâties accueillaient le parcage du bétail et la culture de potagers. Les équipements collectifs, outre le sanctuaire, consistaient en place de marché, esplanade de réunion, rues et ruelles, voire une fontaine et un bassin, comme à Bibracte. À Corent, les fouilles ont mis au jour les vestiges d’un bâtiment en bois en hémicycle de l’époque gauloise, interprété comme un lieu public de rassemblement, probablement à vocation politique. La planification de l’espace à l’intérieur des oppida, tout comme la réalisation des remparts qui les entouraient, atteste une administration développée et un pouvoir suffisamment fort pour mobiliser une importante main-d’œuvre autour d’un projet collectif.

Une zone d'influence

Selon César, la Gaule était divisée en entités territoriales centralisées et politiquement autonomes, les civitates (équivalents de nos départements). Chaque civitas était dominée par un oppidum-capitale qui fonctionnait en réseau avec d’autres oppida ou agglomérations plus petites, chefs-lieux des pagi (équivalents de nos cantons). Les limites de la zone d’influence d’un peuple pouvaient se mesurer à la diffusion de sa monnaie.