Les oppida

Les oppida étaient de vastes agglomérations fortifiées (plusieurs dizaines d’hectares, voire plus) caractéristiques de la fin de l’époque gauloise, entre la fin du IIe  et le Ier  siècle avant notre ère. Dans l’Europe celtique, les archéologues les retrouvent dans les régions collinaires qui se déploient au nord de l’arc alpin, de l’Atlantique à la Roumanie.

Un nom latin

Le mot oppidum nous a été transmis par Jules César dans ses Commentaires de la guerre des Gaules, au milieu du Ier siècle avant notre ère. Le général romain a décrit les différents types d’habitats qu’il rencontrait en sillonnant la Gaule avec ses troupes, en les baptisant de noms latins : les aedificia, les fermes, les vici, les villages et bourgades, et les oppida, les grandes agglomérations fortifiées.

Un emplacement privilégié

Un emplacement privilégié

Vue aérienne de l’oppidum du Mont Castel à Port-en-Bessin (Calvados).

Les oppida ont pu se développer sur des agglomérations préexistantes, réutiliser des sites fréquentés à des époques antérieures ou encore être le résultat de véritables fondations. Ils ont bien souvent été implantés dans des lieux faciles à défendre : des plateaux ou des collines dominant les contrées avoisinantes, comme à Bibracte (Bourgogne) ou à Corent (Auvergne), des méandres de rivière, comme à Besançon (Franche-Comté), l’extrémité d’un promontoire rocheux, comme à Moulay (Pays-de-la-Loire), voire en plaine, comme à La Cheppe (Champagne).

Un rempart

Les oppida se distinguaient de loin dans le paysage grâce à leur enceinte fortifiée, baptisée murus gallicus par Jules César. Précédé d’un fossé (le vallum), parfois large de plusieurs dizaines de mètres, le murus gallicus était formé d’un talus de terre, renforcé à l’intérieur par des poutres en bois reliées entre elles par de longues fiches en fer. Un parement de pierre sèche ornait la façade extérieure. À l’arrière, une rampe en terre facilitait l’accès au sommet de l’enceinte, sur laquelle pouvait être aménagé un chemin de ronde. Le rôle de ce rempart était triple : défensif, symbolique et ostentatoire. Délimitant l’espace urbain où s’exerçait le pouvoir, il affichait également le prestige et le pouvoir de la communauté qui l’avait construit. Les entrées des oppida étaient matérialisées par des portes monumentales, surmontées parfois d'une tour. Afin d'éviter les embouteillages et de canaliser la circulation, la voie d'accès pouvait être séparée en deux par un alignement de poteaux. Un exemple chiffré : la construction du rempart le plus récent de Bibracte, de 5,20 kilomètres de long, a exigé l’utilisation de 50 000 clous, soit une masse de fer de 30 tonnes, et la déforestation de 100 hectares.

Le rempart de Pons

Découvrez le reportage vidéo sur les fouilles du rempart gaulois de Pons, en Charente-Maritime.