Des pratiques funéraires diversifiées

Les pratiques funéraires évoluent considérablement au Mésolithique. Sépultures individuelles, multiples, inhumations en chien de fusil ou en position assise, corps incinérés ou enterrés, les pratiques funéraires mésolithiques varient au gré des sites sans que l'on puisse pour autant parler de différenciations régionales.

Des pratiques variées

Il existe à notre connaissance des sépultures individuelles, multiples, et une grande variété de pratiques en leur sein. Les défunts ont été inhumés sur le côté, « en chien de fusil », ou bien en position assise, comme sur les sites de Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, et d’Igoville et d’Alizay, dans l’Eure. Les corps ont parfois été incinérés ou partiellement exposés au feu comme à Ruffey-sur-Seille, dans le Jura. Les ossements ont pu faire l’objet de manipulations après décomposition des tissus mous, comme l’attestent certaines sépultures « secondaires ». Les dépôts associés à ces tombes sont également fort variés. Celles du Bassin parisien, par exemple, sont souvent dénuées de tout viatique, alors que l’incinération de Concevreux, dans l’Aisne, est associée à un gros dépôt d’outils, de craches (canines) de cerf, de restes d’une peau de renard et de deux brochets.

Fouille d'une sépulture dans le niveau Mésolithique, à Alizay (Eure).

Fouille d'une sépulture dans le niveau mésolithique à Alizay (Eure).

Quelques découvertes significatives en Île-de-France

L'Île-de-France, grâce aux découvertes réalisées à Rueil-Malmaison, Maisons-Alfort, Mareuil-lès-Meaux, Meaux et Neuilly-sur-Marne, présente la plus grande densité de sites funéraires mésolithiques. Situés en fond de vallée, dans des sites de plein air, ces sépultures d'adultes et d'enfants montrent une apparente simplicité et une certaine uniformité.  Parmi les découvertes les plus significatives, citons la sépulture de Meaux, datée de la seconde moitié du Xe millénaire. Le défunt est inhumé dans une petite fosse couverte d'une dalle de pierre, le corps saupoudré d'ocre.

Les autres sépultures s'échelonnent jusqu'à la fin du Mésolithique. Toujours isolées, elles sont le plus souvent en pleine terre, comme à Mareuil-lès-Meaux ou Maisons-Alfort, et les corps sont en position allongée ou assise, comme à Neuilly-sur-Marne ou Rueil-Malmaison.

Les premières nécropoles

Outre ces tombes isolées, l'apparition d'ensembles sépulcraux complexes, à Téviec, Hoëdic et La Vergne, véritables nécropoles, illustre la mutation profonde de la civilisation au Mésolithique. Ces lieux à vocation collective, où les vivants communiquent avec le monde des morts, devaient jouer un rôle central dans l'organisation sociale. Ils témoignent d'une nouvelle façon de penser l'espace communautaire, qui se développera de manière spectaculaire au Néolithique.