De nouvelles techniques de chasse

Les sites mésolithiques récemment fouillés révèlent l’existence de vastes campements aux multiples activités (chasse, pêche, cueillette…). Face à une ressource variée et dispersée, l'homme a développé des techniques de subsistance adaptées. Dans cette organisation économique, la chasse joue un rôle de premier ordre.

Les études menées sur les outillages de pierre retrouvés sur les campements datés du Mésolithique montrent une tendance prononcée pour les activités liées à la chasse (chasse, découpe de peau sèche ou de cuir, boucherie et travail des matières dures animales).

Des techniques de chasse innovantes

Le bouleversement de la faune au Mésolithique a changé radicalement les techniques de chasse. D’une pratique de l’abattage collectif de grands troupeaux de rennes, de chevaux ou encore de bisons, on passe à une chasse très régulière, presque quotidienne, d’animaux plus isolés. Face à une faune et une flore modifiées, l’arc est devenu l’arme de prédilection, remplaçant la sagaie, arme de jet répandue au Paléolithique.

Armatures microlithiques du site de la Croix-Audran (Morbihan)

Les nombreuses armatures microlithiques du site de la Croix-Audran (Morbihan), fouillé en 2001, témoignent du développement de la standardisation dans la fabrication de l'outillage mésolithique entre 8500 et 7500 avant notre ère.
Les artéfacts mis au jour (près de 15 000 pièces) se concentrent en plusieurs ensembles, globalement homogènes sur le plan typologique et technique

Des haltes de chasse

La plupart des sites mésolithiques connus en Île-de-France sont des sites de plein air. Il s’agit, pour une grande partie d’entre eux, de haltes de chasse de plus ou moins longue durée (entre une semaine et un mois). Sur ces sites, la confection de pointes de flèche en silex dites « microlithiques » (1 à 2 cm de long) et le traitement du gibier (boucherie et travail des peaux) font partie des activités de prédilection. Les pointes de flèches du Mésolithique sont fabriquées sur place, de façon opportuniste, et sont facilement remplaçables.

Une faune locale

La chasse, au Mésolithique, repose sur une prédation à large spectre et une forte adaptation à l’environnement local. On retrouve constamment, en des proportions différentes selon les sites, des restes de cerf, de chevreuil et de sanglier. En complément, on observe l’abattage d’une vaste gamme d’animaux, variant selon les régions (aurochs, renard, bouquetin, oiseaux, fouine…). Certains sites présentent des traces de chasses spécialisées avec une abondance significative de restes d’espèces spécifiques. Ainsi, le site de Ruffey-sur-Seine, dans le Jura, livre des restes largement majoritaires d’aurochs.

Mandibules d'aurochs

Mandibules d'aurochs mises au jour sur le campement mésolithique de Ruffey-sur-Seine (Jura) en 1995.
Près de 40 % des restes de faune récoltés et déterminés sont des ossements d'aurochs, fait assez inhabituel : les sites mésolithiques livrent dans l'ensemble des assemblages fauniques plus variés.