Une découverte inédite

Une découverte inédite

D’octobre 2011 à août 2012, les archéologues de l’Inrap ont conduit une fouille d’une ampleur considérable préalablement aux travaux d’agrandissement d’une usine de traitement des eaux. À une dizaine de kilomètres de Saint-Germain-en-Laye, le site du Fort Saint-Sébastien a révélé deux camps successifs d’entraînement militaire du XVIIe siècle. Constitués de fortifications de terre et de bois, ils permettaient de simuler le siège et la prise de places fortes.

Aux portes de Paris

Le site du fort Saint-Sébastien est localisé sur le territoire communal de Saint-Germain-en-Laye, sur la terrasse alluviale de la plaine d’Achères. Il est encadré, au nord, par une des boucles de la Seine et, au sud, par la forêt de Saint-Germain-en-Laye. Un diagnostic archéologique, réalisé préalablement à l’extension de l’Usine de traitement des eaux Seine-Aval du Syndicat Interdépartemental de l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne (Siaap), avait révélé des vestiges de la période moderne, notamment un important ouvrage fossoyé. La fouille, menée d’octobre 2011 à août 2012 sur 28 hectares, a livré 3 500 structures archéologiques, dont 1,8 kilomètres de fossés défensifs.

Le vaste décapage du site du Fort Saint-Sébastien (Yvelines)

Le vaste décapage du site du Fort Saint-Sébastien (Yvelines) a été réalisé à la pelle mécanique sous la surveillance étroite des archéologues, assurant une recherche fine malgré la puissance des engins employés.

Deux camps successifs d’entraînement militaire au temps de Louis XIV

L’existence de ces ouvrages était quasiment tombée dans l’oubli. L’enquête archéologique s’est doublée d’une enquête dans les archives pour exhumer les sources à mêmes de contextualiser l’histoire du site. Les aménagements considérables révélés par la fouille ont ainsi été identifiés au Fort Saint-Sébastien, camp d’entraînement à la guerre de siège des troupes de la Maison du Roi, les soldats d’élite de Louis XIV. Les archéologues ont reconnu deux phases successives d’occupation et découvert des vestiges témoignant de la vie des gens de guerre au XVIIe siècle.

Les occupations antérieures

Le site, propice à l’implantation humaine, a également révélé plusieurs occupations antérieures au XVIIe siècle. Les plus anciennes sont attribuées au Néolithique moyen (-4200 à -3500) et récent (-3300 à -3000), notamment un petit menhir. La découverte d’une nécropole à incinérations de plus de 180 sépultures de l’âge du Bronze (-2100 à -800) constitue une première dans les Yvelines. Enfin, les fouilles ont révélé des indices d’occupation du premier Moyen Âge (Ve-Xe siècle), et particulièrement deux sépultures datées par analyse radiocarbone de 545 à 645.