Nourrir les réflexions sur l’aménagement du territoire

La production de connaissances par l’archéologie offre un référentiel historique pour l’aménagement urbain et rural du plateau de Saclay, de façon à mettre en valeur la mémoire et l’identité forte de ce territoire.

Trouver l’équilibre

Le plateau de Saclay reste un îlot de ruralité à 15 kilomètres de Paris. Alors que l’urbanisation s’intensifie et représente une pression sur l’espace agricole, la nécessité de préserver les terres agricoles demeure vivace dans la population. Tout l’enjeu du développement du plateau dans une perspective durable est de trouver l’équilibre entre, d’un côté, l’écosystème agricole et naturel et, de l’autre côté, les activités économiques et scientifiques, l’habitat et les transports.

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Aquarelle du plateau de Saclay aujourd’hui.

Les fouilles archéologiques conduites par l’Inrap sur le plateau de Saclay offrent des informations nouvelles sur l’identité du lieu et sur son évolution historique (à large échelle), géographique et écologique. Ces informations sont de quatre ordres : l’organisation spatiale et économique des espaces agricoles et habités ; l’ancienneté de l’excellence agricole ; l’irrigation et le rôle de l’eau ; les espaces boisés. En avisant les habitants et les élus sur ces réalités, l’archéologie préventive devient partie prenante de l’opération d’urbanisme développée sur le plateau.

Le devenir de la recherche archéologique sur le plateau de Saclay

Depuis 2019, un projet de recherche dirigé par Cyril Giorgi et intitulé « Dynamique d’occupation du plateau de Saclay du Néolithique à l’époque moderne. Bases de données et cartographies des sites archéologiques » permet d’appréhender l’ensemble des vestiges archéologiques découverts sur les communes du plateau de Saclay.

L’objectif premier de ce projet est la réalisation d’une base de données permettant l’intégration de toutes les mentions de la carte archéologique, des indices de sites, des opérations de prospections, de diagnostics et de fouilles programmées ou préventives.

Le premier travail consiste à l’identification, la caractérisation et à la numérotation des sites archéologiques identifiés (environ 150) par grandes périodes chronologiques. En effet, suite aux nombreux rapports (diagnostics et fouilles), plusieurs répertoires de sites, couplés à différentes cartes de localisation, ont été réalisés de manière individuelle, offrant une numérotation variable et des différences notables d’une carte à l’autre. D’où l’importance d’harmoniser l’ensemble de la documentation, mais aussi de produire non seulement une carte archéologique générale du plateau de Saclay, par site et par phase chronologique, mais aussi d’établir une numérotation des sites archéologiques de manière définitive.

Cette base de données vise à réaliser des fiches de sites détaillées, en fonction de critères chronologiques et hiérarchiques, présentant l’ensemble des données administratives de chaque opération, la documentation de référence associée, la localisation géo-référencée, les vestiges mobiliers associés, ainsi qu’une synthèse des éléments identifiés au cours de chaque opération. Le but étant d’avoir progressivement au sein de cette même base plusieurs niveaux de lecture de chaque site, selon la période ou sous-période, le type de vestiges identifiés, et les liens avec les sites environnants, où plus éloignés (qu’il s’agisse de simples indices de sites ou de sites fouillés ou simplement diagnostiqués).

Le deuxième objectif consiste à réunir l’ensemble des données cartographiques (fonds de cartes, plans anciens) et plans masses de sites archéologiques. Ces cartes et plans devront être nettoyés, pour certains entièrement vectorisés, phasés, puis harmonisés, dans le but de les intégrer à un SIG (Système d’Information Géographique), visant à réaliser des cartes de distribution et d’analyses spatiales des sites à l’échelle du plateau.