Échanges et commerce

De manière générale, les richesses du monde agro-pastoral et le savoir-faire artisanal gaulois, avec notamment le travail du fer, permettent une large diffusion. A l’inverse, on observe de nombreuses importations, notamment de vins, et dans une moindre mesure d’huiles rares, d’animaux, de bijoux et d'autres produits issus de l’artisanat.

Les vestiges mobiliers mis au jour sur les sites gaulois du plateau de Saclay témoignent d’échanges fréquent avec les territoires environnants et de contacts précoces avec les circuits commerciaux de Méditerranée. Ce commerce se fait par généralement par voie terrestre, mais aussi fluviale et maritime, et dès le IIe siècle avant notre ère, il est facilité par l’apparition de la monnaie.

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Potin et Bronze frappé lourd des Parisii, mis au jour sur le site Les Trois Mares à Palaiseau.

La céramique, témoin numéro 1

L’étude systématique des objets en terre cuite (l’ensemble des productions des potiers) constitue la céramologie. Elle permet de dater avec précision les niveaux archéologiques et d’obtenir une multitude d’informations, notamment sur les réseaux commerciaux anciens, ou sur d’éventuelles influences méditerranéennes.

Outre les vases en céramique grossière utilisés pour le stockage des aliments et des céréales, les fouilles du site du Rond-Point de Corbeville, à Gif-sur-Yvette, ont mis au jour de la vaisselle plus fine destinée à la préparation culinaire et à la consommation. Certains vases, décorés de motifs géométriques, témoignent d’une influence du répertoire décoratif méditerranéen de la même époque, vers 500 avant notre ère.

Vers la fin de la période dite de « La Tène », bien avant qu’arrivent les légions romaines, les influences du monde gréco-romain étaient très prégnantes et de nombreuses céramiques du quotidien en portaient les traces, les techniques et les décorations. Les phénomènes d’acculturations n’ont pas commencé avec la conquête romaine, mais bien en amont, et ce, en raison de circuits commerciaux et d’ententes commerciales déjà bien ancrées.

Les chevaux

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Fragment d’anneau passe-guide décoré d'époque gauloise découvert sur le site de Palaiseau « Les Trois Mares. Le domaine des échanges et du transport apporte, à travers la découverte du passe-guides, un témoignage sur la présence sur place d'une population d'un niveau social conséquent. En effet si les pièces techniques comme les renforts d'essieu, les goupilles d'axe ou les bandages de roues sont utilisables sur tout véhicule, il n'en va pas de même avec les anneaux décorés destinés au maintien des rênes, qui ne se retrouvent qu'avec des véhicules d'apparat.

Alors que l’Europe celtique était le domaine des petits chevaux, le monde grec développait un élevage de grands équidés qui ne tardèrent pas à atteindre l’Italie, puis la Gaule à partir du Ier siècle avant notre ère. César confirme l’intérêt des Gaulois pour ces grands animaux qu’ils importent à n’importe quel prix, ce qui suffit à montrer que cela ne concerne en fait qu’une élite. De ces grands chevaux on retrouve les premières traces sur des sites privilégiés, mais il faudra attendre le début de notre ère pour voir une implantation massive de cette forme améliorée.

Sur le site de Palaiseau, Les Trois Mares, quelques exemples ont d’ailleurs pu être identifiés, renforçant le statut des occupants, et témoignant de probables importations en provenance des zones méditerranéennes. Sur ce même site, on a pu également observer la présence de véhicules destinés au transport et, plus précisément, à l’apparat (anneau passe-guides décoré, renfort de moyeux de char…). Ces attelages étaient vraisemblablement tractés par ce type de chevaux de haute stature.

La consommation de vin

La consommation de vin

Type d’amphore vinaire italique de type Dressel 1, souvent identifié sur les sites du plateau de Saclay

Dès la fin du IIe siècle avant notre ère, les habitants de la ferme des Trois Mares, à Palaiseau, ont consommé du vin, et en grande quantité au regard du nombre de tessons d’amphores retrouvés en fouille. La forme des amphores révèle que le vin provenait d’Italie et témoigne que les habitants de Palaiseau étaient très tôt au contact des circuits commerciaux venant de Méditerranée. L’aisance manifestée par les objets du quotidien mis au jour à Palaiseau ne peut d’ailleurs s’expliquer que par l’intégration de l’établissement agricole dans un réseau d’échanges fort vaste.

Conserves antiques

Pour en savoir plus sur les amphores, ces emballages de terre cuite utilisés tout au long de l’Antiquité pour transporter la saumure, l’huile et surtout le vin, découvrez ici le film documentaire réalisé par Nicolas Jouvin en 2011 et intitulé « La route des amphores ».

Des banquets ?

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Rejet de banquet au sein d’un fossé de la fin du second âge du Fer, sur le site des Trois Mares à Palaiseau.

Sur le site des Trois Mares, à Palaiseau, de nombreux rejets, issus notamment des fossés, nous renseignent sur les échanges et révèlent les témoins d’évènements collectifs bien particuliers.

En effet, sur les trois parcelles fouillées, de nombreux indices attestent des repas collectifs ou banquets, donnant lieu à l’identification des rejets caractéristiques de ce type d’événement.  Ainsi, on notera la présence de rejets massifs localisés, comprenant de très nombreux pots, bols, coupelles, bassines, tonnelets, jattes et amphores, associés à des rejets culinaires de bonne qualité (restes de bœuf, retrouvés avec quelques éléments d’équidé, de capriné, de porc et de chien). La présence d’amphores est marquée par quatre provenances différentes : la côte tyrrhénienne de l’Italie, probablement la côte adriatique de l’Italie, la Méditerranée orientale et la Bétique. Les centaines de restes, identifiés tout au long de l’occupation laténienne, témoignent d’une grande consommation de vin (au regard des autres sites voisins), mais aussi d’huiles rares.