Questions sur la fouille des sépultures

Les fouilles archéologiques de sépultures suscitent généralement un intérêt passionné. Mais cet intérêt n’exclut pas les questions, voire certaines réactions négatives.

Jusque dans les années 1980, la fouille d’une sépulture avait principalement pour objet le mobilier et l’architecture. C’est sous l’impulsion d’Henry Duday qu’est apparue l’anthropologie de terrain, qui vise à restituer les gestes et les pratiques funéraires à partir d’une étude ostéologique sur le site.

Une nouvelle sensibilité

Une nouvelle sensibilité

Fouilles du Couvent des Jacobins, à Rennes.

Progressivement, à la faveur des chantiers ouverts au regard, le public a découvert à son tour la fouille des sépultures. Avec un intérêt passionné, dans la plupart des cas, comme en témoigne le succès des diverses expositions consacrées ces dernières années aux rites funéraires. Mais aussi, parfois, avec des réactions négatives. Ainsi, des visiteurs s’indignent du fait qu’on ne « laisse pas les morts en paix » ou qu’on « profane les tombes ». La confrontation aux restes humains ne laisse pas indifférent et peut heurter les convictions religieuses ou philosophiques. Et on constate depuis quelques années une évolution sociétale qui se traduit, notamment, par une nouvelle sensibilité vis-à-vis du corps humain.

Expliquer les problématiques

Expliquer les problématiques

Journée portes ouvertes à Mauguio (Hérault)

Les opérations de fouilles ne sont prescrites que lorsqu’un aménagement est programmé, qui a pour effet de détruire les sépultures si les archéologues n’interviennent pas. Les restes humains sont donc prélevés sur prescription de l’État et à des fins scientifiques, leur étude permettant de mieux connaître les sociétés du passé.

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