Balivernes

Idée reçue

« Le climat était humide et froid »

Les populations médiévales n’ont pas vécu mille ans sous un climat humide et glacial. Elles ont même connu une longue période de réchauffement climatique ! En fait le climat a évolué au cours du Moyen Âge, tantôt favorisant les cultures tantôt entraînant mauvaises récoltes et famines.

Les variations climatiques laissent des empreintes, des sortes de « signatures » qui sont relevées sur les bois par les dendrologues (à travers l’examen des cernes des arbres), ou dans les sols par les géoarchéologues et sédimentologues. Ces derniers analysent les signes de crues dans les sédiments, ou encore la variation des niveaux des lacs. Les glaciologues et les paléoclimatologues étudient les avancées et reculs des glaciers. La végétation est elle-même très sensible aux changements de température et d’hygrométrie. Même si des particularités régionales ont bien entendu été mises en évidence, on sait désormais que deux grands épisodes climatiques ont marqué la Moyen Âge.

Après une certaine stabilité du climat aux IVe-Ve siècles, le VIe siècle se révèle froid et très pluvieux.  Un début de réchauffement est ensuite enregistré entre le milieu du VIIe siècle et le Xe siècle. Un épisode de réchauffement climatique appelé « Petit optimum médiéval » touche alors très clairement les régions de l’Atlantique nord entre le Xe et les XIIe-XIIIe siècles. En témoignent la colonisation de l’Islande puis l’accès au Groenland par les Scandinaves au Xe siècle.

Vers la fin du XIIIe siècle, des hivers très froids et pluvieux se multiplient. Cette importante dégradation appelée « Petit âge glaciaire » va s’installer jusqu’au milieu du XIXe siècle. Elle sera à l’origine d’inondations importantes, de famines et d’épidémies.