A Notre-Dame-de-l'Isle, Eure, l'agrandissement de 11 ha de la carrière GSM a conduit à la réalisation d'un diagnostic archéologique sur l'ensemble du projet.

Dernière modification
14 janvier 2019

Une opération réalisée par D. Prost/Inrap dans la même carrière a permis de découvrir un petit amas de débitage du Paléolithique supérieur final. Des structures en creux, notamment des fossés et des alignements de trous de poteau gallo-romains, y furent également découvertes. La carrière exploite les hautes terrasses alluviales de la Seine.

Le diagnostic a permis de mettre en évidence deux enclos accolés. Des structures domestiques et d'habitats regroupant au moins quatre bâtiments sont reconnues au sein même des enclos. Une troisième cellule est amorcée au nord de la parcelle. Elle chevauche en partie un des deux enclos. Le premier enclos est de forme légèrement trapézoïdale avec des côtés mesurant entre 65 et 55 m de long. Un système d'entrée, matérialisé par quatre structures, se situe directement sur le côté ouest de l'enclos.

Des séries de fosses oblongues (st. 21 22 et 38) s'y rencontrent au centre de l'enclos. Deux ensembles de poteaux sont présents. Aucun plan de bâtiment ne peut être pour le moment dressé. Cependant, les quelques trous de poteau coupés attestent la présence d'une infrastructure robuste et correctement plantée. Située à l'extérieur de l'enclos et au niveau de l'entrée, une structure d'extraction et/ou de stockage (tr. 2, st. 6) a un diamètre de 2,5 m pour une profondeur de 3 m. Le profil de la structure est une cloche au comblement complexe et stratifié. Cette structure est creusée dans une poche de sable qui alterne avec des niveaux carbonatés. Le sommet de la structure a livré de la céramique protohistorique et de la faune. La céramique est fragmentaire mais homogène.

Le deuxième enclos est reconnu sur trois côtés. Il adopte une morphologie particulière. Dans la tranchée 6, le fossé 25/65 a un parcours rectiligne et devient ensuite légèrement sinueux. L'emplacement marquant cette situation est accentué dans sa partie interne par un regroupement de structures en creux (trous de poteau et fosses). Une coupe pratiquée dans le fossé 61 (tr. 7) montre une structure large de 1,70 m pour une profondeur de 1 m sous le décapage. La coupe permet de mettre en évidence la présence d'un remplissage stratifié en sapin. Un crâne de cheval accompagne la moitié d'un bracelet en bronze et l'extrémité d'un tibia de bovidé en connexion anatomique. Le mobilier est reconnu dans presque toutes les structures identifiées. Il se compose de céramique, de faune bien conservée et de métal. La céramique classique est en association avec des formes de stockage (dolium et amphore) et des récipients aux pâtes plus fines. De l'industrie lithique accompagne presque systématiquement la céramique. La faune est représentée par des bovidés matures et immatures (crânes et membres). Des restes d'ovicapridés et un crâne de cheval adulte sont à signaler.